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Isabelle de Cornouailles - Extrait

Publié le par itikar

Chapître I

 

 Isabelle de Cornouailles chevauche à vive allure et avec une joyeuse insouciance. Lieux après lieux, elle avale monts et vaux, ne semblant prêter nullement attention ni aux paysages tristes et mornes qu'elle laisse derrière elle en ce pluvieux hiver, ni aux villageois et paysans qui cherchent à attirer l'attention de la noble jeune femme sur leur extrême pauvreté. Car en ce temps de grands troubles naissants entre l'ère des sorciers qui se terminait et l'ère des prêtres qui florissait, la terre dépérissait et le peu qui pouvait être cultivé ne suffisait pas à enrayer la famine qui frappait les petites gens.

 

Lorsque Isabelle avait apprit la grande nouvelle, c’était la veille de ses vingt-et-un printemps …

Le lendemain, elle était sortie de son lit d’une traite, ce qui ne lui ressemblait guère car elle aimait recenser chaque partie d’elle-même et rassembler toutes ses diverses pensées avant de s’estimer suffisamment réveillée pour se lever. Elle s’amusa même à ranger dans le tiroir secret de son passé l’emploi du temps quotidien de son adolescence aujourd’hui terminée : elle allait quand même regretter ses tendres matinées et comme pour les figer à jamais dans sa mémoire, elle revivait mentalement celle de la veille …

 

Isabelle s’était offerte un long bain dans la salle d’eau qui jouxtait sa chambre … une pièce dotée d’une petite cheminée avec des bûches toutes prêtes à servir disposées au sein de l’âtre. Chaque jour, la jeune fille les allumait rapidement et posait au-dessus une grille épaisse puis un gros chaudron rempli d’eau du puit. Une fois qu’elle était presque bouillante, Isabelle la versait dans un grand baquet qui trônait au centre de la pièce juste devant un miroir de plain pied. Suite à cela, et tout en fixant son image de ses yeux verts, vifs et grands, elle ôtait rapidement sa robe de chambre et plongeait instantanément dans le bain pour ne pas trop prendre froid. Tout comme bien des saines jeunes femmes de bonne famille, Isabelle était très coquette, notamment lorsqu’il s’agissait d’elle, aussi elle profitait de cet instant d'intimité pour passer en revue tout son corps. Cela la troublait et elle ressentait même parfois une véritable pointe de volupté. Alors, elle se levait doucement de son baquet en fixant son image où ruisselait l’eau chaude qui coulait sur elle. Elle était vraiment belle, et elle-même s’estimait ainsi touchée par une sorte de grâce divine. Toisant un mètre soixante-dix environ , elle bénéficiait de longues jambes fines, et musclées par son entraînement physique très poussé qui d’ailleurs sculptait d’une fermeté sobre mais jolie tout son corps. Et, plus que tout, elle adorait contempler sa toison pubienne dorée comme un champ de blé – un compliment que lui avait fait très vite sa première conquête, comme elle une ancienne apprentie de sa mère. Elle passait de longs et doux moments à peigner et tailler les poils de son sexe, de manière à être par tout temps et en tout lieux présentable si le désir de se présenter totalement soudain la prenait … Son sexe, demeurait la partie d’elle-même qu’elle affectionnait tout particulièrement et qui lui rendait si joliment ses élans … … Lorsque donc elle était dans ses moments là, et qu’en se savonnant, ses yeux erraient sur le miroir, elle regardait remonter ses mains le long des courbes de son corps vers ses seins en forme de poire qui tous les deux répondaient délicieusement à ces sollicitations. Ils se dressaient sans faillir des que sa main les caressaient, ce qui apportait à Isabelle une douce excitation et attisait ses désirs d’exploration.

 

En bonne élève, Isabelle avait étudiée auprès de sa mère la surprenante magie des temps anciens, elle connaissait les prodiges qu’avait réalisé l’enchanteur Merlin, le mentor de sa mère, et plus encore …

 

D’abord en secret, puis au grand jour lorsque cela fut connu de tous, elle s’est pourtant avant tout passionnée pour l’escrime et c’est sans relâche qu’elle s’est entraînée avec toutes sortes d’épées dans l’espoir de devenir un beau jour un membre de la célèbre confrérie des chevaliers de la Table Ronde, auprès de son oncle.

 

Mais cet emploi du temps archibooké ne l’empêcha jamais de s’accorder parfois ces tendres pauses solitaires, notamment  donc lors de ses bains … et toujours, dans ces instants forts où elle se cajolait avec passion, elle pensait à elle-même, à sa beauté et à tous ses trésors gardés et cachés par et pour elle. Cela demeura longtemps sa seule manière à elle de voyager loin … jusqu’à ce jour …

 

Ce jour commença effectivement de façon bien différente … Ce matin, elle était si pressée qu’elle ne resta que quelques minutes dans son bain ! Elle ne chauffa même pas l’eau et après avoir à peine pris le temps de tremper et de savonner un peu son corps dans le baquet, elle coiffa ses longs cheveux d’or. Avec une main experte elle procéda comme certaines femmes vikings scandinaves, et divisa sa chevelure en trois grosses mèches de taille égales qui descendaient jusqu’aux fesses qu'elle lia par autant de rubans. Elle finit par se lever d'un bond du bassin : elle allait voir le Roi, s'extasia t'elle intérieurement ce matin-là ! Depuis le temps !! Cela faisait dix ans qu'elle attendait ce moment !!! dix ans depuis ce jour où Arthur avait décidé de l'envoyer elle et sa mère loin de Camelot pour qu'elle demeure au sein de la Nature afin de communier avec la source même de son Art ... »

 

Elle mit ensuite sa longue robe de princesse verte et dorée dans un sac, et enfila une simple tunique de toile beige en guise de vêtements de voyage. Puis elle sortit de la salle d’eau et dévala l’escalier en trombe. Sa mère l’attendait en bas avec un air grave et inquiet. Elle devait certainement s’en faire un peu pour sa fille, car les contrées qu’elle devrait traverser avaient gagné la réputation d’être peu sûres. D’un autre côté, Isabelle se demanda s’il n’y avait pas autre chose derrière l’attitude de sa mère- peut-être la dernière devineresse de cet âge - Elle devait rêver, que pouvait-il y avoir d’incertain une fois qu’elle serait en sécurité derrière les murailles de la légendaire Camelot ?

 

Ah ! Isabelle … Dépêche-toi donc, le Roi ne doit pas attendre, tu le sais

 

L’empressement de sa mère apaisa tout de suite ses quelques craintes, et Isabelle dit simplement :

 

Oui, ma Mère, cela va de soit.

 

Morgane la Fée regarda sa fille avec gravité : elle semblait résolue et sa voix pleine d’une assurance coutumière :

 

As-tu bien rassemblées tes affaires hier soir ?

 

La jeune fille souria, posa ses poings sur sa taille d’un air satisfait, et dit sans prendre le temps de bien réfléchir tant elle savait avoir soigné ses préparatifs de départ :

 

Oui, tout est prêt

 

Bien, je te fais confiance.

 

La vieille femme – le temps ayant tant passé que c’était là l’apparence qui était la sienne dans le monde des hommes -  fronça ses sourcils avant de surenchérir :

 

Je t’ai toujours fait confiance, tu le sais. Et cette fois, l’enjeu est d’importance, car mon frère le Roi a besoin de toi … Le pays a froid, jeune oiselle … Le Dragon rugit ses dernières pluies, et la boue recouvre donc le sol de Bretagne … Qui saurait dire quel dieu soleil va le remplacer ? L’Unique n’est pas encore prêt à cela, et le Roi Arthur doit jusque là être protégé.

 

Isabelle restait sans doute la seule personne au monde à comprendre les paroles prophétiques de la fée Morgane. Sa mère en effet reçut l’enseignement de feu Merlin, ce magicien et prophète né d’une princesse et d’un démon qui fut, entre autres, le conseiller du roi Arthur et de son père Uther Pendragon. L’instigateur de leurs basses œuvres aussi. Jusqu’à sa disparition dont la cause était encore inconnue au moment de ce récit.

 

Isabelle avait donc à son tour passée une bonne partie de sa jeune vie à suivre l’enseignement de philosophie et de Magie, la Voie du Dragon, Grand Ancêtre de la Terre.

Et bien que sa main rêvait pourtant de manier l’épée aussi bien que son oncle et ses chevaliers, nombres des paroles de sa mère resteraient à jamais de ce fait gravées dans sa mémoire. Elle prit la mesure des révélations de la sorcière … et dans une profonde inspiration lui répondit :

 

Moi vivante, je protégerai notre Roi de tout péril qu’il encourra. Mais … que puis-je contre la Maladie qui va d’après toi le ronger ? Existe t’il un remède dont tu aurais connaissance ? Pourquoi suis-je en cela si importante ?

 

Ma fille, ton importance autant que ta vaillance ne fait aucun doute. Comme tout élément qui compose le Dragon, tout maillon qui compose une chaîne, ton rôle dans cette histoire est critique. Je ne puis t’en dire plus, car le dragon est lui-même touché par ces événements et son enseignement est par conséquent diffus et confus. Il t’appartient de découvrir le reste toute seule …

 

Mais, mère ! …

 

Isabelle arborait une mine soudain déconfite, mais sa mère la coupa net :

 

Oui, je sais, ma chère petite … Tu rêvais d’autres nouvelles en ce jour qui, je le sais bien, t’est cher. Je suis désolé, mais les aiguilles de la vie ne tournent pas toujours dans le sens qu’on souhaiterait. Le temps a suspendu son cours pour te laisser celui de déterminer à la fois l’à venir des Hommes et celui des Fées.Va grand train, maintenant ! Adieu.

 

Sur ces mots inquiétants, la mère d’Isabelle lui tourna le dos, et marcha silencieusement vers son étude.

 

La jeune femme rassembla ses affaires et sortit seller son destrier.

 

C’est toute plongé dans ses pensées qu’Isabelle s'éloigna de la maison en chaume tapie au cœur de la grande forêt de Brocéliande. Elle savait depuis longtemps que ce voyage était décisif pour elle. Maintenant, elle avait gagné la conviction qu’il la menait aussi tout droit vers la destinée que le Dragon lui avait désigné.

 

*          *          *          *          *          *          *          *          *          *          *          *          *

 

            Lancelot s’acquitte avec devoir de la tâche qui lui a été confié : il demeure en haut de la grande tour et scrute attentivement la route. Il s'est équipé pour l'occasion de son armure d’apparat qui brille comme un pur diamant. N’en restant pas moins confiant depuis que ses hommes postés aux environs de Camelot lui ont signalé l’arrivée de la nièce d’Arthur, il reste néanmoins vigilant. Qu’aurait-il pensé si une petite voix intérieure lui avait alors susurré que le véritable danger en ce jour ne viendrait non pas des autres mais de lui-même … Car le champion de l’Ordre des Chevaliers de la Table Ronde avait beau déjà avoir été confronté avec succès à la nécessité de refuser les multiples avances du sexe faible, garant de sa pureté, rien ne l’avait pourtant préparé à Isabelle …

 

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A
ouii jm assez et je lis tous les extraits<br /> merci bisous
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I
Merci Ava, je suis ravi que cela te plaise, et je vais vite mettre un autre chapitre si tu veux en lire plus ... Bisouss et a bientôt !
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A
fleshhhhh c est genial...j aime bien ton ecriture<br /> tu assures graveeee je sui rentree dans cette charmante histoire<br /> bravo
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