Je vais vous raconter un de mes rateaux (il y en a eu à la pelle ) les plus honteux
Il y a pour moi deux sortes de rateaux, celui où tu te jettes à l'eau, et puis elle dit non, et basta
Un rateau propre et sans bavure, on n'a pas à être ramassé à la petite cuillère après ...

Et LE rateau 5 étoiles, celui dont on ne se remet pas même 20 ans après ...
Celui qui nait d'une réussite gâchée ...

Alors, voilà, je plante le décor (à coup de pioche évidemment : une discothèque, au bord de la mère, à Pornic - cochon-bèse pour les intimes ca partait bien donc - la Rhumerie pour ne pas la citer. Tout ce qu'il faut : l'alcool, les filles, et même la plage pas loin à parcourir aux clairs de la lune avec son ami Pier... avec sa promise ...
C'est compter sans ma plume, ma marque pour écrire plus de vingt ans après ce mot ...

Partageant avec une bande de potes en manque un grand bol de "cheribibi" (very dick ! C'est le nom de leur cocktail phare à base d'un peu d'orange et de beaucoup de rhum, à s'en faire décoller les haricots au deuxième effet kiss cool un quart d'heure après la première montée .. bref, c'est pas cette autre anecdote là que je tiens à raconter) le hasard m'a fait me placer au milieu d'une banquette vide ... bientôt occupée par un parterre de jeunes filles toutes plus belles et échaudées - on était en milieu de soirée et je me voyais déjà bredouille comme tout mes potes - les unes que les autres. Et un mec. Bientôt deux, puis trois ... puis les couples se forment, se fond et defont ... Un des mecs part en chasse à côté ... Reste par un hasard inouï juste à droite de moi, une fille, avec un décolleté quasi transparent ... Elle ruisselait de sueur à cause de la chaleur ...Mais cela n'était pas le plus troublant. Elle continuait à me coller bien que tout le reste de la banquette à sa droite était aussi vide que mes couilles étaient pleines, elles. Tant que je trouvais ca louche ...

Quelques minutes passent, elle ne me regarde pas mais est toujours collé à moi, un sein presque plaqué sur moi, se penchant pour regarder ce qu'ils e passait sur la piste de danse, comme me souriant ...

Je lui rend son sourire, presque confiant, et pour une fois lui dit sans respirer un "wow, qu'est ce qui'lf ait chaud ici, ils ont oublié de mettre la clim ou quoi ?!"

(vous voyez la technique de drague

Elle tourne d'un coup sa jolie tête vers moi, et j'ai ses lèvres à trois centimètres même pas des miennes à ce moment là ! Il me suffirait d'un coup de cou pour l'embrasser, et à ce moment là je prie pour qu'un de mes potes me poussent benoitement ...J'étais jeune et prêt à tout ... assoiffé de ses lèvres qui s'entrouvraient comme attendant ma réponse ... ou autre chose que je n'osais point déjà faire.

A l'époque, voyez-vous, "Hitch expert en séduction" avec Hitch Smith n'était pas encore sorti, donc je ne savais pas le coup du baiser au trois quart...c'aurait peut-être tout changé ... peut-être aujourd'hui serais-je ce soir, cette nuit, avec elle depuis vingt fois 365 jours un quart, donc un paquet de temps sommes toutes ... mais non)
Ces lèvres s'ouvraient pour me répondre, mais je dois dire qu'elle savait les faire bouger pour rendre sa réponse sexuelle et torride ... La plage et son clair de lune n'était pas loin là ... je pavoisais intérieurement lorsque je l'entendis me dire ...

"La chaleur ne me dérange pas ... bien au contraire, j'aime ca ..."

Elle était alors littéralement vautrée sur moi (enfin, dans mes souvenirs exagérés s'entend) et je sentis quelque chose d'animal chez elle se mettre en branle ... ajoutée à une bonne haleine à fort taux d'alcolémie, mais cela m'importait peu face à l'opportunité d'une bonne pi... pénétration.

Comme elle me secouait presque comme un prunier (elle devait avoir sacrément envie d'un bon coup de bite à ce moment t+/- zero), je balbutiais ma réponse (je n'avais moi-même pas bu d'eau) :

"Euh ... euh ... c'est vrai que certaines chaleurs sont ... agréab..."

Elle ne me laissa pas finir, elle s'était levé, m'avait levé et déjà m'entrainait sur la piste de danse ... sur un

"viens, fais moi danser alors, ce sera encore plus agréable je veux avoir plus chaud encore !"

Elle était manifestement sur un délire éthylo-érotico-thermométrique.

On arrive sur la piste de danse. Le moment de vérité. Le moment où tout se joue. Celui où le moindre centimètre d'écart peut faire la différence entre le pied bien cadencé et l'orteil de sa partenaire écrasé.Et toutes les conséquences bonnes ou mauvaises, venant avec.

Concentré sur mes pas, et ma tentative de trouver le rythme, je tarde un peu à me rapprocher de ma futur partenaire du soir (on doit appeler ça comme ça selon la nomenclature en usage je crois). Enfin, je me colle à elle. Gloriaaaa !!! Enfin, je vais devenir un homme, un vrai !

Là. Las. Elle me repousse assez vigoureusement, avec un sourire forcé. Elle me dit :"hé, pas trop près ! Je n'aime pas danser serré ! Je préfère danser seule qu'à deux, ca ne te dérange pas ?"

Elle paraissait soudain bien moins chaude. Presque sérieuse et chiante en fait. Une étudiante à son premier bal. Je dansotais autour d'elle ... je me disais "mince, pas de chance, pour une fois qu'une fille me drague, elle n'aime pas la danse en couple ...bah ca n'empêchera pas le clair de lune sur le sable à regarder la lune se coucher dans l'océan me dis-je pour me rassurer.

Je la regarde danserQu'est ce qu'elle danse bien ! Des mouvements parfaitement fluides, en rythmes, hyper sexy, on dirait que ce faisant elle fait coulisser le décolleté de tout à l'heure de ses bras... Qu'est-ce qu'elle était excitante dans son déhanchement lascif ! Je me remettais à sourire. Franchement. Je la regardais si belle, moi si banal, je regardais les autres danseurs et je me disais qu'ils devaient bien être jaloux de me voir danser proche d'une telle créature (ils s'en carraient certainement comme j'avais pas idée mais bon, à l'époque je devais être persuadé du contraire, histoire de satisfaire les fantasmes du jeune puceau qui s'agitait en moi) ...

Soudain, est arrivé la némésis tant redouté. Un mec, attiré par la danse de ma promise, arrive direct sur elle comme si je n'étais pas là (c'était en fait le cas avec du recul c'est clair) . Evidemment, elle le repousse, reprenant l'écart nécessaire à sa danse en solitaire. Ca fait faire deux pas en arrière au mec, et son oreille arrive à porté de ma bouche.Je peux donc lui dire, malicieux et conquérant :

"Ah, te fatigue pas, elle m'a dit qu'elle détestait être collée, qu'elle préfére danser un peu à l'écart..."

Le mec se tourne vers elle. Elle finissait alors un retournement gracieux et donc lui présentait son dos nu et ses longs cheveux noirs bouclés jusqu'à ses fesses. Monstrueusement séduisante.Telle une vestale dansant pour une déesse de la fécondité.Avec une infinie sensualité.

Le mec se tourne vers moi, et a un petit sourire narquois en me disant "Ah!bon, elle n'aime pas être collée ?"

Il fait un pas de géant, sans hésiter se plaque à elle, l'empêchant de continuer à danser, et l'emballe devant moi avec un air de défi.

Il y a des fois dans la vie où on veut instantanément se métamorphoser du tyrannosaure effroyable à la plus insignifiante et invisible des bestioles subatomiques ... pour ne pas faire de vagues. Juste prendre conscience que la tempête peut très bien soufflé en soi sans plus déranger ses voisins-voisines.Juste le temps de prendre conscience de ce dont on est capable. et de ce dont on n'est pas.

Rateau Laveur