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Le sursis de Nelly

Publié le par itikar

53 - Ecriture sur image (Michel - Faux rêveur)

 

 

Laissez votre imagination prendre possession de cette photo (tirée d'un film, mais je ne dirai pas lequel pour ne pas vous orienter), et vous raconter son histoire. Partagez nous cette histoire, quelle qu'elle soit. La seule consigne est d'essayer de surprendre, autant que possible

 

***

 

Le sursis de Nelly

 

La fillette était terrorisée. Il faisait noir dans le coffre placard où on l'avait enfermé, et elle trouvait que les cordes qui maintenaient ses petits poignets derrière son dos la serrait trop fort. Impossible de se libérer toute seule.En plus, il lui semblait que cela faisait des heures qu'elle attendait là, toute engourdie. Ses agresseurs lui scotchèrent même brutalement la bouche pour qu'elle ne puisse pas crier.Quoi qu'ils lui fassent subir.Elle était bien malheureuse et aurait volontiers tout donné pour être ailleurs.Même sa collection de poupée Barbie ... enfin, ce qu'il en restait après le passage de ses deux détestables grands frères.C'était bien de leur faute tout ça ! S’ils ne l’avaient pas entraîné près du bois à l'écart de la maison dans le petit cagibi du fin fond du jardin pour une partie de cache-cache improvisée rien de tout cela ne se serait passé. 

Le jeu avait mal tourné juste au moment où elle allait se retourner pour commencer les recherches. Car Soudain, un sac en jute avait recouvert son visage, on prit ses mains et les ligotèrent brutalement, et elle avait sentit quelque chose de collant se plaquer sur sa bouche. Puis, la belle enfant avait été fortement poussée en arrière dans le coffre contre lequel elle avait compté jusqu'à cent. Rapidement, le couvercle s'était abattu puis une clé a joué dans un cadenas. Elle était depuis enfermée dans le sombre et étroit habitacle. 

Les trois enfants vivaient seuls avec leur mère depuis la mort de leur père et celle-ci, une jeune mère courage ne pouvait pas être partout.Hélas. Nelly avait quitté la maison en robe de chambre - une simple nuisette de toute jeune fille pré pubère - et elle commençait à trembler de froid, les fesses nues assises à même l'eau qui croupissait sur le sol du réduit où ses tortionnaires l'avaient jetté.Probablement en attendant de décider ce qu'ils allaient finalement faire d'elle. 

"Quand est-ce qu'ils reviendraient?" se demandait-elle d'avance effrayée par tous les sévices qui l'attendait sûrement.Elle pleurait.De froid, de peur et de désarroi.Elle saignait du bras.Beaucoup. La blessure la brûlait et elle voulait de l'aide, et un éploré "sauve-moi de ces fous, petite maman" serait sorti de sa bouche susurrante s'il n'y avait pas eu le ruban adhésif... Et où étaient ses frères songeaient-elles à cet instant précis ? probablement loin de là, n'ayant que faire de ses tourments, à jouer à un de leur jeu de combat stupide à la console du salon de la maison ... 

Elle risqua un coup d'oeil par l'unique fente qui lui apportait un peu de lumière, timidement. Son visage encore mouillé de larmes blanchit soudain de terreur.Un faciès patibulaire la regardait en ce moment même par le trou de la fenêtre du cagibi. Marqué de nombreuses balafres, il était sale et appartenait à un homme dans la force de l'âge. Instantanément Nelly fut glacée par le regard mauvais qui la dévisageait.La brute eut un rictus sordide avant de disparaître de son maigre champ de vision.Elle s'anéantissait à l'idée de bientôt être violentée par cet homme des bois terrifiant.C'était encore une petite fille. Elle n'avait que treize ans et n'avait pas envie d'être approchée par un homme de cet age. Les secondes, toutes plus terrifiantes les unes que les autres, s'égrenèrent.Puis les minutes. Nelly regardait toujours par l'entrebâillure et elle vit finalement le rustre hideux dans son champ de vision. 

D'un pas rapide et déterminé il fut bientôt juste au-dessus de la caisse en bois prison dans laquelle elle s’était recroquevillée.Sa main inséra la clé rouillée dans la serrure et bientôt elle comprit que le cadenas était défait et son sursis terminé.

 

Lorsque l’inconnu ouvrit le coffre, elle vit qu’il faisait jouer de manière perverse sa langue dans sa bouche. Derrière cette scène, au dehors, elle entendit ses deux frères pleurer.Et sa mère crier non loin de là. L’homme aux cent balafres se saisi d’elle.Sous le choc de la chose, elle hurlait des cris d’orfraies en tentant vainement de s’agripper aux rebords du coffre.

 

 

C’est toute décomposé et en furie que la mère de Nelly entra dans la cabane du jardinier. Celui-ci, en bon serviteur, remit l’enfant à sa maman. Il lui sourit puis s’adressa, l’air grave, à la jeune mère avec son patois du coin : 

« M’dem, j’sai bin qu’ca ne me regarde pas, mais vous ferez bien de dir’ à vos gamins de plus enfermer leur ptite sœur ici … Y’a dans les bois de sacré lascars qui rodent si vous voyez ce que j’veu dir … Faites gaffe ! !»

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I
Cool ! merci tu me confirmes que j'ai reussi a surprendre alors, comme c'etait le theme de l'exercice c a tombe bien Merci pour tes commentaires grace a toi mon blog est plus vivant :)
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I
Bien vu cette fin inattendue. Et le déroulement du texte est très bien fait. Bravo à toi
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