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Isabelle, roman d'aventure epique et erotique - Chapître VIII

Publié le par itikar

Le roi prend alors congé de ses hôtes, et Isabelle passe devant Lancelot, qui l’attend pour lui prêter son soutien,  d’un air fier et décidé. Son empressement fait s’écouler vite le sang qui se déverse de son épaule et Lancelot l’agrippe donc au poignet :

 

-         Belle Dame, vous fûtes blessées, donc ralentissez votre pas, que je puisse vous supporter jusqu’à la salle des soins. Il sera bien tôt le temps de nous hâter !

 

La jeune femme se rétracte :

 

-         Point n’ai besoin de votre généreuse aide, chevalier, je suis capable de marcher normalement. Conduisez –moi à l’officine, ce sera bien assez.

 

Le champion obtempère, et ils arrivent ainsi à la salle des soins, size dans la deuxième moitié de l’abbaye royal, balisant leur passage de chaudes gouttes de sang tant qu’un vampire aurait volontiers suivi leur trace.

 

Il n’y a point de malades ce jour là à l’infirmerie, et en l’absence de Blaise le personnel est accorte et amène.  

 

De fait, une soeur plutôt jeune, moins de la trentaine, blonde comme Isabelle, mais arborant chevelure moins épaisse et poitrine plus menue, vint avec un bandage pour en envelopper l’épaule de la jeune guerrière.

Celle-ci a un sourire, elle est réjouit de l’attention de la femme, l’accueillant comme s’il s’était s’agit  d’une caresse.

La dame de secours s’adresse à sa jeune patiente avec un grand sourire dès qu’elle pose une main sur son épaule nue :

 

- Ma Dame, vous avez une peau de lait, et pourtant vos os sont solides comme plusieurs rocs, après un bon massage votre blessure ne sera plus qu’un mauvais souvenir.

 

Isabelle aurait très bien pu revivre en rêves alors les heureux moments qu’elle avait tantôt passés avec Juliette. Mais elle était peu romantique, et c’est tout logiquement à la belle infirmière que ses pensées vont. Elle lui rend son sourire, et Lancelot a presque la vision d’un soleil entre les deux jeunes femmes.

Il se sent étrangement un peu gêné, et a envie de prendre congé de sa protégée :

 

-         Chevalier, ma belle amie, je vais donc vous laisser, je vous sais en de bonnes et chaleureuses mains maintenant. Prenez votre temps et retrouvez-moi ensuite en ce couloir.

 

Mais Isabelle a besoin de Lancelot pour la mettre au courant des affaires de Camelot, aussi elle le somme ainsi de rester à son chevet durant ses soins :

- Beau chevalier, je n’ai point envie que vous me laissiez si vite. Venez à ma couche, vous vous asseirez à mes côtés et je vous écouterais.

 

Sachez-le, en ce temps, tout chevalier devait obéir aux sollicitations des dames, si tant est que celles-ci soient raisonnables. Il n’était par conséquent pas du tout envisageable pour Lancelot de décliner l’invitation, et il s’en réjouit un temps étant donné ce qui suit.

 

 L’infirmière couche Isabelle dans un lit de fortune, guère plus confortable que le hamac d’un soldat, et pour avoir meilleure aise, dénude tout son torse, tant que jaillit aussi belle que cela puisse être sa merveilleuse poitrine sur laquelle se polarise les yeux du chevalier tout le long de la séance.

 

Notre jeune héroïne a l’habitude de rendre fou de désir tout mâle la voyant nue, même partiellement.  Aussi, elle s’amuse à en rajouter une couche, en décochant à Lancelot un sourire qui aurait ravivé le désir d’un eunuque.

 

Lancelot tient bon, bien sûr, et, prenant exemple sur son compagnon Gauvain bien connu pour être l’insatiable amant de toutes les dames de Camelot, il réussit un court moment presque à sembler blaser bien que ses yeux ne peuvent regarder autre chose que alternativement chaque mamelon de seins d’Isabelle, parfaits aréoles.

 

Il s’adresse de la sorte à la source de ses désirs :

 

-         Que désirez-vous entendre sur la matière de Bretagne, ma Dame ?

 

-         Tout ce qui bouleverse le royaume du roi, beau Sire.

 

-         C’est là longues et multiples histoires

 

-         J’en prendrais tout le temps.

 

-         Mais par quoi donc commencer ?

 

-         Mordret.

 

-         …

 

La masseuse silencieusement couvre et recouvre, toute en caresses délicates, les meurtrissures de l’épaule de sa noble patiente, et sa grande douceur arrache très vite des soupirs onctueux à la jeune demoiselle, qui en arquant ses épaules et son dos les accompagne d’un dressage et d’un raffermissement de ses seins.

La guérisseuse s’étonne de cette réaction presque érotique – tout à fait en fait à vrai dire - bien que Lancelot ne relève pas, tant il est concentré sur le côté d’Isabelle. Il a commencé son conte.

 

-         Mordret fut en un noir soir conçu par Arthur et une inconnue qui possédait semble t’il bien des connaissances dans l’art des sorts. Par magie elle soudoya notre bon roi, pour l’amener sur elle après de ses maléfices s’être fait belle ribaude. Très rapidement, bien plus que la nature ne le peut, Mordret semblait en avalant ses jeunes mois parcourir des années. Et aujourd’hui, le fils batard d’Arthur, même pas dix ans après sa naissance, est  animé de l’énergie de sa trentaine, beau jeune homme roux au torse vaillant. Arthur tout d’abord s’enorgueillit d’avoir un tel fils, en tout point formidable, en toute situation le meilleur parmi les meilleurs … Jusqu’au jour où … glups … …. Mordret fut fêté tout en haut … tout en haut de la colline … circulaire qui domine la vallée d’Or, par le sommet fièrement érigé de sa croix rose … que les anges agitent par la sueur né du battement vigoureux de leurs ailes … … …

 

Isabelle venait de faire des siennes, bien sûr. Tout en soupirant, faisant monter et descendre ses seins plus que physiologiquement à chaque respiration, et sans cesser d’écouter le chevalier qui la matait ouvertement, elle prit doucement de ses deux mains les poignets de la douce religieuse et sans un mot posa ses doigts experts sur ses seins.

La femme de foi devint toute rouge, mais Isabelle appuyait et faisait mouvoir les mains de l’infirmière tout autour de ses seins, déjà très excité.

Celle-ci, pourtant pleinement hétérote,  sentit grande joie à caresser, serrer, pétrir les plus beaux atouts féminins qu’elle n’avait jamais vu : ces seins étaient d’une douceur sans pareil, et d’une chaleur aussi … que rapidement les caresser devenaient un exercice infiniment plaisant. Si bien que Isabelle, pour mieux profiter de son excitation,  put vite déplier chastement ses propres mains, car ses seins étaient adroitement et dans tous les sens sollicités maintes et maintes fois par la religieuse, complètement enfiévrée.

 

C’est entre deux soupirs de plaisir, Lancelot commence à voir une aire humide augmenter sur la soie de la robe de son amie au niveau de son entrejambe, qu’Isabelle lui parle dans un soupir :

 

- Mon beau chevalier … mmmm … Continuez votre récit, il me réjouit tellement …

 

Alors, Lancelot dans un effort surhumain, parvient à retrouver son sérieux et un calme apparent lui apparaissant pourtant totalement saugrenue dans de pareilles circonstances lui permet de continuer son récit. Parce que le plus innocemment du monde, Isabelle lui demande de ne pas se laisser déconcentrer par la manière dont son infirmière la « soigne », son champion se met à lui parler de Mordret. Même les excitants gémissements de sa dame, se faisant de plus en plus forts et fréquents, tant elle progresse sur le chemin de la jouissance, ne le coupe dans son rapport.

 

Jamais cependant rapport ne fut déclamé de manière aussi haché de soupirs de gêne ou de joie.

 

Ainsi, entre chaque nouvel élan de plaisir grivois, la belle guerrière apprend toute l'histoire de Mordret. Du moins tout ce qui est arrivé les jours passés jusqu'aux oreilles de Lancelot.

 

Le jour de son adoubement, il se passa un événement que le roi Arthur ne put de toute sa vie jamais digéré. Ce fut la première et la dernière fois qu'une telle félonie arriva dans toute l'histoire des chevaliers de la Table Ronde. Mordret, le meilleur des meilleurs, le fils prodigue ..., alors pour la dernière fois agenouillé devant son suzerain, et son père, se releva de lui-même juste après que celui-ci lui cita la profession de foi du chevalier, celle-là même qu'il y a peu avait entendu Isabelle, et de sa main gantée repoussa violement Excalibur lorsque celle-ci lui administra la collée ! Ce geste incroyable avait un sens on ne peut plus clair : Mordret, désireux d'obtenir les droits du chevalier – le plaisir de la gloire, la force, le droit au territoire, celui de s'unir avec une femme noble, et l'honneur de siéger à la Table Ronde, entre autres – en refusa chaque contrainte. Ce jour-là, l'histoire de la Bretagne d'alors, le glas de sa chevalerie, était déjà écrit.

Ce jour aussi, le roi fut tétanisé par tout ce que cela signifiait. Il n'avait pas réussi à inculquer les plus nobles des valeurs à son fils tant aimé. C'est du moins ce que dit de manière plus ou moins claire Lancelot à Isabelle, car la vérité est que c'est le Démon lui-même qui éduqua le fils indigne.Il fit même bien pire.

Mais Lancelot put par contre instruire notre jeune héroïne sur la manière dont Mordret devint petit à petit le fléau de Bretagne.

La cérémonie d'adoubement cessa dès le geste du chevalier félon car une tempête se leva immédiatement après, là où pourtant le ciel était comme on la dit sans nuage. Même la magie de Merlin, qui savait si bien se faire obéir des éléments les plus déchaînés, et qui à cet instant précis incantait quelques formules antiques, ne put faire mourir la tempête subite. Les gardes qu'Arthur avait sommé de s'emparer de son fils ne purent retrouver Mordret tant il se mit à pleuvoir. Un rideau de trombes de pluie cacha en effet la fuite de Mordret et de ses quelques partisans, tous d'anciens vassaux d'Arthur peu content du traitement que le roi leur avait concocté, et qui avait donc été aisément soudoyé par le traître.

A partir de ce jour, la santé du roi Arthur commença à se détériorer. Son moral aussi. S'en suivit une année de désastres, de famines. Puis deux. Puis trois. L'âge d'or, celui de la bonne fortune du roi Arthur et des chevaliers de la Table Ronde, céda la place à un âge de Ténèbres, qui année après année, et encore maintenant, accentua la pauvreté des paysans, renforça les ennemis du roi, et fit tomber sur la Terre d'Angleterre bien des maux : maladie, fausses couches, catastrophes naturelles, désespoir. En quelques années, la logique ayant permis au roi Arthur et ses bons chevaliers de triompher de leurs envahisseurs, en profitant de la division et de l'antagonisme de toutes les tribus barbares qui fantasmaient prendre sa place, s'inversa : Mordret, génie militaire brillant d'éloquence et de charisme guerrier, et aidé par un sorcier toujours inconnu, celui-là même que l'on tient responsable de la mort de Merlin, mit fin à toutes les divergences, et réussit l'impossible : unir saxons, angles, et autres minorités barbares contre Arthur...

 

Isabelle, en apprenant cette nouvelle, tressaille dans tous son être : en un instant, la rivière qui coule entre ses jambes sous son drap se tarit, ses seins perdent toute sensibilité aux caresses que lui prodigue encore sa soigneuse, dont elle repousse alors vigoureusement la main qui depuis de longues minutes travaillaient sous sa toison pubienne. La guerrière est altérée par la réalité. Elle comprend en un instant que ce que vient de dire Lancelot signifie que les jours de son monde sont comptés : adieu Arthur. Adieu Camelot. Adieu la chevalerie. Elle voit dans son esprit se former des images ... Des villageois trucidés à la chaîne par les soldats d'élites de Mordret. Des damoiselles violées et torturées sans répit ni pitié. Des champs et des fermes brûlées. Sa mère qui hurle son prénom au milieu d'un bûcher ...

Cette dernière image est soudain pourfendue par celle d'Excalibur, semblant se mouvoir toute seule à la suite d'un rugissement puissant. Derrière les bords de l'image coupée qui finit de se carboniser,  la lame sacrée dévoile une autre scène : un chaudron noir, massif, majestueux, empli d'un liquide grisâtre dans lequel un tourbillon entraîne une sorte de petit vase précieux ... Isabelle comprend alors une partie du symbole seulement. Persuadée que sa quête a vraiment un sens, elle agrippe immédiatement et follement la manche de Lancelot. Elle ne fait par conséquent pas attention à la dernière image, un vieillard qui en ricanant de manière sardonique tourne vigoureusement le liquide du chaudron.

 

Lancelot avait juste avant finit par réussir comme par miracle à pleinement se concentrer sur son difficile récit. Tellement qu'il ne vit pas vraiment la soeur en train de masturber Isabelle, ni cette dernière passée en un seul instant d'un état d'excitation extrême à une  frigidité totale. Tellement qu'il ne comprend pas pourquoi son amie vient de lui agripper durement le bras tout en le regardant avec des yeux brûlants d'une folie née de la peur et de l'horreur. Il ne peut pas comprendre la force des visions prophétiques de la nièce de Morgane.

 

Celle-ci comprend que sa mère est en danger de mort. En ce moment même ou dans quelques jours. Mais surtout elle mesure l'importance que revêt pour elle la Quête du Graal. Elle dit à Lancelot :

 

-         Le Graal, Lancelot ! Parle-moi du Graal. Que peut le Graal !

 

Le champion ferme les yeux. Ainsi, il s'empli de sa foi au Seigneur, et s'en remet totalement à ce qu'est le Graal. Pour mieux l'expliquer.

 

-         C'est la coupe dans laquelle Joseph d'Arimatie receuilla le sang du Christ – que son Nom soit sanctifiée. Il est notre raison d'être. Nous, chevaliers de la Table Ronde, existons pour trouver le Graal, car c'est en ramenant la coupe sacrée au roi Arthur, que nous le guérirons. Et à travers sa guérison, nous guérirons, comme le prédit le Roi Pêcheur, la Terre. Voilà ce qu'est le Graal. Voilà ce qu'il peut. Et pour quoi nous devons le trouver et le ramener.

 

Isabelle fixe le chevalier de manière incrédule. Il ne répond pas à sa question. Ou plutôt, si, il y répond de la seule manière qu'il le peut. Qu'il le doit. Car, le comprend-elle, qui a la foi en un miracle n'a pas besoin de savoir comment le miracle se peut. Pour lui, le miracle est ou sera. Point.

Reste en Isabelle une seule interrogation. Trois fois rien. Est-ce que le Graal le peut vraiment ?

Terrorisée par avance que la réponse soit tout simplement: « Non » elle se dit qu'il lui faudra dès que possible reposer la question à quelqu'un qui n'y croit pas. Peut-être aura-t'elle alors une explication plus savante ? Mais, si oui, à quoi bon retrouver la relique ?

Avalon ...

Les Dames du Lac peuvent lui dire ce qu'il va arriver. Elles, sont les dernières magiciennes, ou presque, elles pourront elles contrecarrer l'avancée de Mordret. Elle sent qu'elle doit se rendre en Avalon. Mais comment pénétrer dans le domaine des Faés ?

Sa mère le peut ... Et sa mère est en danger, elle le sait désormais. La retrouver. Première priorité. Comment y emmener son compagnon ?

 

Pendant tout ce temps, Lancelot regarde gravement la jeune femme, comme emprisonnée dans ses pensées. Il la sent désespérée, à la recherche d'une nouvelle certitude, une ancre sur laquelle s'appuyée. Et il se demande comment une jeune créature de Dieu peut avoir été dotée de si jolis yeux. Il lui sourit. Passionnément. Puis, il choisit d'endosser pour un temps son fardeau :

 

-         Ma Dame, vous êtes rétabli, il est temps de partir. Nous allons regagner la salle du trône. Là, comme il se doit, nous attendent nos armures, et dans l'écurie a été sellé nos destriers. Veuillez couvrir votre nudité et me suivre, Chevalier.

 

Isabelle suit tout d'abord Lancelot dans un entrepot confiné où il regroupe quelques affaires de voyage : stockés dans un grand havresac, deux chaudes capes de tissus kakis, des cordelettes solides, une grosse miche de pain, deux gourdes de vin, quelques couteaux et une lanterne avec fioles d'huiles et pierre à feu. Le nécessaire de l'aventurier en quête, en fait. Il emmène ensuite prestemment la jeune fille vers la salle du trône.

 

Lorsqu'Isabelle y pénétre à nouveau, ce qu'elle constate en premier est l'absence du roi Arthur. En fait, entre les sobres et dignes larges colonnes de la salle, il n'y a plus âme qui vive à part eux. Seul un autel recouvert d'une soie rouge bordée d'or maintenue à chaque angle par un candélabre en or massif surmonté d'un long cierge allumé, met une nuance de couleur dans ce lieu. L'autel avait été poussé devant le trône, vide et assombri, et une magnifique panoplie le coiffe : un haubert brillant comme un diamant et aminci à sa taille, deux gantelets en acier, également polis, un heaume ouvragé, une cotte et des jambières du même métal  étincelant. Et tout le reste, bottines, ceinturon et brassières ... Chaque pièce avait été gravée à son nom à la peinture d'or. Tout sourire, mais silencieuse et étrangement calme, la jeune fille découvre puis endosse dans l'ordre chaque pièce de sa nouvelle armure de Chevalier de la Table Ronde. Lancelot, lui, en est déjà équippé, et il la regarde sans mot dire s'habiller.

 

C'est après avoir soulevé et endossé son armure qu'Isabelle voit, au milieu de l'autel, le fourreau tout orné de pierres précieuses. Alors le visage de notre jeune héroïne s'anime d'un instant de pur joie, et ses yeux étincellent : car c'est Excalibur. Arthur lui confie sa lame sacrée entre toutes ... à moins que cela ne soit l'inverse et que l'épée elle-même ait poussé son maître à la lui céder. Cela, Isabelle ne le saura jamais.

 

 C'est très troublée qu'Isabelle se saisit du fourreau pour le ceindre comme il convient à son tout nouveau ceinturon. Puis, dans un geste vif et élégant, elle en fait sortir la lame ...

Elle s'attend à ce moment précis à ressentir quelque chose de fascinant, de vraiment particulier : peut-être une impression de puissance teintée d'humilité ? Mais rien en fait ne se passe et la jeune fille ne sent aucune différence entre tenir Excalibur et une autre épée.

« Etait-ce bien la bonne lame», se dit la jeune guerrière ?

 

Pendant que son amie s'équippe, Lancelot saisit la soie rouge, et la fixe sur le derrière des épaules d'Isabelle : c'est en fait la cape que le roi Arthur désirait la voir endosser, afin de montrer à tous de qui elle tenait.

La pièce n'a pas de miroir, et Isabelle se contente de se regarder elle-même comme elle le peut : qu'est ce qu'elle est belle dans sa nouvelle armure ! !

 

De joie, Isabelle fait un tour de danse sur elle-même, puis sourrit à Lancelot, qui, ravi de la voir heureuse de nouveau, lui rend pleinement son sourire.Malicieuse, la belle le regarde et dit :

-          Que faisons-nous là à nous pavaner, seigneur Lancelot ? Allons ! Il est temps de partir, une longue chevauchée nous attend ! Allons à l'écurie prendre nos montures 

-          Ma Dame, nous y allons de ce pas, lui répond Lancelot avec un regard altier. J'en conclu que vous savez par où commencer les recherches, lui dit-il avec un ton complice ?

-         Bien sûr, beau chevalier, dit Isabelle en plissant ses yeux, séductrice ... j'ai d'ors-et-déjà ma petite idée. Me faites-vous confiance ?

-         Plus qu'à mon propre jugement, mais moins qu'en celui de Dieu, ma Dame, répond alors Lancelot d'un air grave.

-         Bien. Ca veut dire oui ... Alors, allons-y ! rétorque Isabelle de manière brusque et sans appel.

 

Parvenus à l'écurie, nos héros y hêlent un homme en haillon occupé à finir d'harnacher deux montures. Ils reconnaissent immédiatement leurs chevaux, et notent qu'ils sont en pleine forme. Celui d'Isabelle a le poil gris-bleu, et est bien plus agité – car plus jeune - que ne l'est celui de Lancelot. Le destrier du paladin, calme et au regard fier, reçoit en ce moment même un carapaçon doré qui recouvre sa robe blanche. Quant à celui de la jeune femme, il est déjà monté, et est de couleur rouge. Sans un mot de remerciement au palefrenier, nos nobles héros montent fièrement sur leurs selles, saisissent les mors et bientôt, sous une pluie battante, ils quittent Camelot. En hauteur derrière un des créneaux des remparts, une jeune fille de plus pauvre stature les regarde discrêtement partir. Les mèches sauvages de sa longue chevelure brunes sont malmenés par le vent et la pluie cache ses larmes ...

 

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